L'après-midi, c'est moins joli, me demande si ce n'est pas mieux au lit...
Bon ben commed'ab, je me présente. Je suis Flagélator, j'étais l'Ami indispensable de la bande pour l'après-midi girondine.
Pourquoi? bien lorsque l'on connait leurs goûts tauromachiques fallait bien penser qu'à 'men'donné" ils auraient besoin de moi (auto flagellation?). Faire 260Kms (aller retour) pour voir une corrida de Predres avec un absent "excusé" et le reste de la troupe !!! nous pouvions nous douter de la fin de l'histoire...fin d'ailleurs que la bienséance et la discrétion m'interdisent de vous raconter. Sachez néanmoins que revenu chez moi, j'ai eu besoin de me remettre les lanières en place.
Ils m'ont donné la permission d'écrire, je vais donc essayer de vous faire un petit compte rendu du spectacle. J'espère qu'ils ne le regretteront pas.
Donc en piste, six exemplaires de Pedres avec, pour "jouer" avec eux,
Eugenio de Mora: Silence et Silence, il venait remplacer Lopez Simon apparemment quasi mourant mais qui, dès le lendemain matin (possiblement en passant par Lourdes) était rescussité faisant (pas l'oiseau) le paseo dans les arènes du palio à Istres !!!
Curro Diaz: Oreille et deux Oreilles,
Juan Leal: salut et deux oreilles,
Heureusement que l'on est encore à trois mois des vendanges!!!
Le lot de Pedres, quoi en dire, de trapio convenable pour une arène de troisième, de présentation allant du gentil au scandaleux troisième, de comportement, les gens bien élevés utiliseraient l'adjectif nobles, tous faibles ne prenant que six petits picotazos.
Eugenio de Mora: Transparent. Son premier pourtant très commode d'armures ne représentait pas un danger quelconque, son second un peu mieux armé l'a fait reculer un peu plus. En fait, pas grand chose à en dire. Je crois qu'il avait adopté la théorie d'un homme du campo que nous connaissons bien: "Viene, cobra y se va"
Curro Diaz: Pour tout vous dire, personnellement il ne m'a pas fait pleurer, comme j'ai pu le lire, il ne m'a pas non plus fait grimper aux rideaux. Face à son premier une faena majoritairement à droite et surtout adroite d'ailleurs, sur la passage, un peu plus croisé à gauche mais sans jamais rentrer dans le terrain. Le cinquième qui était un bis a brillé pas sa faiblesse. En effet Curro Diaz a été obligé de toréer à mi-hauteur, voir même un peu plus haut pour le garder debout. Là où on parle d'Art et de Temple, je n'ai vu qu'adaptation. Pour combattre ce taureau, le doctorat es tauromachie était bien moins nécessaire que celui de médecin urgentiste. Alors oui, c'était joli, c'était lent, c'était lié, c'était propre... On parle de faena muy templada, templar: verbe espagnol du premier groupe signifiant:"Hacer mas suavo o menos intensa la fuerza de algo" CQFD. Hey pas bête le Flagelator il a regarder sur le dico pour être bien sûr de son coup. C'est pourtant clair! Pour qu'il y temple, il faut qu'il y ait force !!!! ceci dit, après une épée en place mais sans engagement il coupe deux oreilles.
Le principal c'est "que la gente disfrute".
Juan Leal: Parlons de son premier taureau qui a mon sens était de présentation inacceptable dans n'importe quelle arène. Je pense que c'est celui là qui aurait du avoir les faveurs du mouchoir vert plutôt que le cinquième qui lui a été "abimé" par la cuadrilla de Curro Diaz lui faisant prendre deux vueltas de campana très vilaines.
Bref , nous n'allons pas refaire l'histoire.En plus d'être gacho, brocho et...vous savez le reste, il ne présentait pas de difficultés majeures. Juan devant cet adversaire recule et ne pèse pas, terminaison de faena encimista comme d'ab épée très basse et salut. Le dernier de l'envoi, le mieux armé le chahute d'entrée. A la muleta il réduit les distances, comme d'ab, mais plus vite. Tout cela est mécanique et manque de dominio, mais ça porte sur les gradins. Une estocade engagée mais sur le côté au deuxième essai et, deux oreilles!
Crédit photo Patrick.S, toute utilisation prohibée.
Quoi dire de plus sinon qu'à la fin j'avais comme un goût d'amertume au fond de ma gorge. Le plus triste dans l'histoire est que l'aficion est entrain de changer.
La corrida, du moins celle que l'on aime est entrain de mourir...
Nous sommes entrain de nous tirer une balle dans le pied. la seule justification au maintien de notre tradition est la notion de combat qui disparait au profit d'une notion artistique, la collaboration homme/animal, l'animal devenant un faire valoir !!!
Je ne suis pas sûr que nous aillons besoin de la petite bande d'énervés du bulbe présente autour des arènes (en image ci-dessous) pour que nous passions très vite au stade d'espèce en voie de disparition.
Pessimistes mes propos? rien n'est moins sûr.
Espérons que mes copains de virée girondine ne regretteront pas de m'avoir laissé le clavier.
Adishats a tots.
Flagelator
Crédit photo Patrick.S, toute utilisation prohibée.